Poétique de la terre en Inde et ailleurs

 

De sorte d’être à même de proposer un atelier en ligne gratuit, Trimukhi Platform et MACE avaient joint leur force. D’une durée de trois jours, c’est-à-dire le temps d’un week-end, du 29 au 31 mai 2015, cet atelier était dicté en anglais par le socio-anthropologue Marc Hatzfeld et avait pour titre : Visions of he land in India and elsewhere (Poétique de la terre en Inde et ailleurs). La raison d’être de cet atelier – et de sa gratuité – c’était la situation d’alors en Inde : la possibilité que la loi d’acquisition de la terre soit modifiée en faveur des entreprises privées et en défaveur des agriculteurs et des populations tribales. Il était important de produire de la pensée, d’être capable d’envisager le problème de manière plus critique et plus créative que ne l’avaient fait jusqu’alors médias et responsables politiques. Marc Hatzfeld a donc, depuis le sud de la France, invité les participants, basés quant à eux en Inde (New Delhi, Bangalore, Calcutta, Hyderabad, Doimukh, Santiniketan et Borotalpada), en Espagne (Barcelone), Argentine (Buenos Aires), Colombie (Bogota) et Mexique (Mexico, San Cristobal de las Casas), à réaliser des entretiens auprès de personnes vivant dans leur quartier ou leur village. L’idée générale de cette enquête ciblant l’intime était inspirée par Nietzsche : « les pensées ne sont que l’ombre des émotions. » Ces entretiens, une fois transcrits, étaient ensuite lus par l’ensemble des participants et discutés. Ils permettaient d’envisager des questions telles : qui a droit à la terre ? ; qui a le droit de modifier les règles du droit à la terre ? ; pourquoi ? L’intérêt socio-anthropologique de la démarche résidait dans son caractère non-conventionnelle : elle permettait de dépasser les catégories traditionnelles et d’en inventer d’autres, plus locales, plus concrètes, plus vivantes.