L’équipe

COMITÉ DE DIRECTION

 

 


Sukla Bar est née en Inde en 1973. Après une licence en littérature bengalie, une autre en commerce (Université de Calcutta), elle dirige pendant 4 ans une maison d’accueil pour étudiantes issues de villages défavorisés du Bengale, puis, pendant 4 ans encore, un projet alternatif d’éducation destiné aux enfants des zones tribales exclus du système scolaire. Elle a travaillé également à Chicago dans des foyers d’accueil pour enfants de migrants.  Elle reprend des études à l’Université Indira Ghandi, New Delhi et obtient un Master en travail social. Histoire d’inverser la perspective paternaliste qui a cours en Inde, le sujet de son mémoire était L’organisation sociale dans un village santhal: une source d’inspiration ? Une fois Trimukhi Platform lancée, organisation qu’elle a co-fondée avec Jean-Frédéric Chevallier et 18 familles du village santhal de Borotalpada, ses activités n’ont cessé de se multiplier — par exemple :  responsable logistique sur les tournages de films d’art, « théoricienne postmoderne » lors de colloques internationaux, «facilitatrice chaleureuse» tant pour des ateliers de création que pour des répétitions de spectacle avec des artistes invités d’Europe, d’Asie et des Amériques,  « conceptrice » d’installations sonores et même, à deux reprises, « actrice » — dans Nous n’habitons plus les paysages (France),  Per Ruptam Silvam (Inde) et dans le film-surprise que le Théâtre de la Ville-Paris prépare pour Danse Elargie 2020. De manière plus officielle : elle est secrétaire générale et productrice exécutive de Trimukhi Platform,  ainsi que co-responsable, avec Motilal Hansda, des relations humaines dans le village de Borotalpada. Elle a récemment partagé au Québec ses réflexions sur son parcours de vie. Elle intitula sa conférence : Du travail social au travail pour les arts contemporains : Trimukhi Platform en Inde.

 


Comme Jean-Frédéric Chevallier est né en France en 1973, c’est-à-dire peu après mai 68, il a reçu une éducation excessivement stimulante. Il a certes depuis quasiment abandonné la guitare, le dessin, l’invention culinaire et la construction de robots, mais il continue, entre autres choses, à mettre en scène des spectacles où s’entrecroisent la danse et le théâtre (une quarantaine environ, souvent dans des endroits insolites : au centre d’une carrière de pierres rouges pour Cooking Stone, devant une majestueuse maison en terre pour Homemade Theatre, au milieu d’un étang pour জল ই জীবন । La vie dans l’eau ), à réaliser des films-essais (exemple franco-indien: Drowning Princess, co-réalisé avec la chorégraphe Maïa Nicolas, DVD L’Harmattan) ou des films-théâtre (Mon corps est un autre paysage) et d’autres encore plus expérimentaux (exemple, en bord de rivière au Québec : Try Me Under Water), à écrire des livres en français ( Deleuze et le théâtre. Rompre avec la représentation, en 2015 ; Le Théâtre du présenter en 2020) ou en espagnol (El Teatro hoy : una tipologia posible en 2011), dicter — des Indes aux Amériques via l’Europe — des conférences qu’il espère stimulantes comme l’était l’éducation qu’il a reçue, coordonner avec les villageois de Borotalpada un festival très «contemporain» (les Nuits du Théâtre), etc… Mais, quand il faut avoir l’air sérieux, Jean-Frédéric Chevallier se borne à expliquer succinctement qu’il est metteur en scène, philosophe et artiste vidéo, qu’il a trois maitrises (études théâtrales, philosophie et socio-anthropologie) et un doctorat (études théâtrales et philosophie), qu’il a enseigné brièvement (2 ans) à l’Université de la Sorbonne Nouvelle et plus longuement (7 ans) à l’Université Nationale du Mexique et que, vivant depuis 2008 ans en Inde, il y co-dirige avec Sukla Bar l’organisation Trimukhi Platform et la revue bilingue Fabrique de l’art.

 


Dhananjoy Hansda, est le premier de Borotalpada à être né dans un hopital. C’était en 1997 et c’est la raison pour laquelle il a été surnommé « docteur ». Il a participé comme acteur-danseur à Essay on Seasonal Variation in Santhal SocietyTry Me Under Water et Serendipity, et comme co-metteur en scène à জল ই জীবন । La vie dans l’eau, Homemade Theatre, Cooking Stone et At the Begining of Spring War Was OverIl a également mis la main à la construction du Centre Culturel et collaboré à la réalisation des installations Flying Bamboo, The Flip flop avenue of fancy head dresses, The Mighty giant et Alinja Sadé. Il était en charge de la vidéo live pour Bachchader Experimentum, des archives vidéos de la Nuit du Théâtre 9 • La Nuit des Idées et de la Nuit du Théâtre 10 • La Nuit des idées et de nombreuses prises pour #HomemadeJoy. Il a suivi les ateliers Lumière & regard 1, Lumière et regard 2, Lumière & regard 3, Sessions de formation aux métiers des arts et, plus récemment, l’atelier d’art installation. Il a aussi bénéficié de deux semaines de Master class avec la photographe française Élodie Guignard. Une belle expérience au sortir de laquelle il a mis sur pied sa première exposition photo en solo. C’était à l’occasion de la Célébration des 10 ans de Trimukhi Platform. Il est coordinateur des équipes artistique et technique et, avec Sukul Hansda, coresponsable du Centre Culturel.

 


Joba Hansda est née en 2001 dans le village de Borotalpada. Elle est actrice et/ou danseuse (bref, elle est « performeuse ») dans Monsoon Night Dream, Per Ruptam Silvam,  Bachchader Experimentum, If Each Day I love You More, One Day Will I Explode?Psychogéöhörspiel II, Essay on Seasonal Variation in Santhal SocietyTry Me Under WaterJanumjar Mantjanum, জল ই জীবন । La vie dans l’eau, Homemade Theatre, Yuten, Jeu de TerreCooking Stone, At the Begining of Spring War Was Over et #HomemadeJoy. Elle a suivi les ateliers Créatures de Chair et  de papier 1, Lumière & regard 3, les Sessions de formation aux métiers des arts , l’atelier d’art installation et participé à l’organisation de Créatures de chair et de papier 2 dans son lycée. Infatigable et constante, elle suit en cela une sorte de tradition familiale puisque ses deux soeurs, son frère et ses parents sont aussi à l’œuvre depuis 12 ans. Egalement en charge du planning du comité de direction Joba a vu dans la dernière phase du confinement au Bengale une sorte de prélude champêtre au déconfinement en tant que tel : elle est allée planter des arbres à l’orée du village.

 


Ramjit Hansda est né en 2002 dans le village de Borotalpada.  Il a participé comme acteur  d’abord puis comme danseur de haute volée à  Bachchader Experimentum, Pollir Shabdo Remix x 2,  Essay on Seasonal Variation in Santhal Society, Try Me Under WaterPsychogéöhörspiel II , Janumjar Mantjanum, জল ই জীবন । La vie dans l’eau, Homemade Theatre, Yuten, Jeu de TerreCooking Stone, At the Begining of Spring War Was Over et #HomemadeJoy. Il a suivi les ateliers Créature de Chair et de papier 1 et Lumière & regard 3 ainsi que les Sessions de formation aux métiers des arts et l’atelier d’art installation. C’est dire qu’il a travaillé avec des artistes de France, du Mexique, du Japon, du Canada, de Colombie, d’Inde et des Pays-Bas. Ce qui n’est pas rien. Le confinement à Borotalpada, note-t-il sur WhatsApp, a été l’occasion d’un intense travail entre villageois, collaboratif et non monétarisé, ce qui a fait du bien à tout le monde. Le confinement a aussi été, ajoute ce gros mangeur qui finit sa croissance osseuse, l’occasion d’une quasi overdose de nourriture étant donnée la quantité de denrées alimentaires livrées par l’administration locale.

 


Salkhan Hansda est né en 1998 dans le village de Borotalpada. Il a éclairé The Thing That Happens When We Aren’t Theatre et জল ই জীবন । La vie dans l’eau. Il a participé comme acteur et danseur à Per Ruptam Silvam, Serendipity,  Bachchader Experimentum, Pollir Shabdo Remix x 2,  Essay on Seasonal Variation in Santhal Society, Try Me Under Water,  Janumjar Mantjanum, Homemade Theatre, Yuten, Jeu de TerreCooking Stone et At the Begining of Spring War Was Over. Très impliqué dans la construction et les rénovations réitérées du Centre Culturel,  il a suivi les ateliers Lumière & regard 1, Lumière & regard 2Lumière & regard 3 et les Sessions de formation aux métiers des arts. Après avoir collaboré à la réalisation de trois installations avec des créateurs mexicains et français, puis avoir été grandement stimulé par l’atelier que l’artiste néerlandaise Ruchama Noorda a proposé en novembre 2019, il se lance, pour la Nuit du Théâtre 12, dans la conception d’Alinja Sadé, un dispositif constitué d’une série d’assemblages de centaines de petites tranches de bambou qui, accrochées dans les airs, semblent pendre du ciel.

 


Sukul Hansda est né en 1998 dans le village de Borotalpada . Il a participé en tant que « performeur » à  Bachchader Experimentum, Essay on Seasonal Variation in Santhal Society, Try Me Under Water, জল ই জীবন । La vie dans l’eau, Homemade Theatre, Cooking Stone, At the Begining of Spring War Was Over et #HomemadeJoy. Il a suivi les Sessions de formation aux métiers des artsLumière & regard 2, Lumière & regard 3 et l’atelier d’art installation. Depuis 2016, il est chargé de la conception des lumières, de la diffusion des son ainsi que du tortueux mais nécessaire câblage électrique — une épopée étant donné que les lieux où se déploient les dispositifs de Trimukhi Platform se situent souvent à plusieurs centaines de mètres des prises de courant habituelles. Il est co-responsable du Centre culturel avec Dhananjoy Hansda. Après avoir épaulé deux années de suite le créateur sonore québécois André Éric Létourneau (Psychogéöhörspiel II, Niutèt Ria Saré), Sukul propose sa première installation sonore en solo : Janga Da Saré, présentée en 2018 et 2019. En 2020, en utilisant Watsapp et Wetransfer pour échanger les enregistrements, il co-compose avec l’artiste mexicain Andrés Solis une autre belle pièce sonore diffusée, lors de la Nuit du Théâtre 12, aux pieds de l’installation Alinja Sadé. Alors que débute le confinement, cette œuvre est mise en ligne sur le site de Trimukhi Platform.

 


Surujmoni Hansda est née en 2001. Toute petite, elle est intervenue brièvement dans Monsoon Night Dream puis, ayant un peu grandi, beaucoup plus conséquemment dans Guignol’s dol. Devenue quasi adulte, elle est de toutes les aventures scéniques de Trimukhi Platform: Bachachder Experimentum, Homemade Theatre, Cooking Stone, At the Begining of Spring War Was Over et #HomemadeJoy.  Elle a participé au long tournage de la vidéo 9 pistes projetée dans Try Me Under Water. Pour Essay on Seasonal Variation in Santhal Society et জল ই জীবন । La vie dans l’eau, outre qu’elle intervenait comme comédienne, elle était aussi co-metteuse en scène avec Jean-Frédéric Chevallier. Elle a suivi les ateliers Créatures de chair et de papier 1, Lumière & regard 3 ainsi que trois des Sessions de formation aux métiers des arts et l’atelier d’art installation. Elle a participé à l’organisation de l’atelier Créatures de chair et de papier 2 dans son lycée. A ce sujet, le confinement lui a fait manquer une belle occasion : profiter encore quelques mois du luxe et de l’agrément qu’offre aux élèves de lycée le pensionnat public (lit pourvu d’un matelas, chambre lumineuse, douche séparée, etc.) où elle est inscrite. Enfin, elle préfère les chorégraphies du français Frank Micheletti aux mises en scène de l’italien Romeo Castellucci, car, certes, ces dernières sont d’excellentes factures, mais trop empruntes de noirceur et de tristesse pour son goût.

 

 

ÉQUIPE DE COORDINATION


Bhudray Besra, est né en 1990 mais pas à Borotalpada. S’il y a finalement été responsable du Centre Culturel durant deux ans, c’est qu’il est tombé amoureux d’une jeune fille de Borotalpada dont le père et la sœur avaient participé à Monsoon Night Dream. Bhudray a aussi été dramaturge et assistant à la mise en scène pour Bachchader Experimentum. Pour Essay on Seasonal Variation in Santhal Society, il s’est occupé des recherches biographiques et, pour la Nuit du Théâtre 9 • La Nuit de idées, de la traduction en santhali des capsules philosophiques « qu’est-ce que l’art? » et « qu’est-ce que la pensée?« . Il a suivi aussi le troisième atelier de création photographique et l’ensemble des Sessions de formation aux métiers des arts.  Il aime écrire et se réjouit rétrospectivement du fait qu’une dizaine d’années auparavant les téléphones portables n’étaient pas encore la norme: il a ainsi pu faire la conquête de celle qui est devenue sa femme par écrit : « les lettres d’amour, c’est beaucoup mieux que les conversations téléphoniques« , assure-t-il.

Chintamoni Hansda a fêté ses quinze ans le 12 mars 2016 en pleine répétition générale. Son anniversaire faisait d’ailleurs partie du programme nocturne et elle a partagé son gâteau avec la bonne centaine de spectateurs présents. Elle avait commencé plutôt tôt : en 2008, elle participait déjà à Monsoon Night Dream et en 2012 à I Saw The World Resting Within Itself. Elle a participé ensuite aux spectacles Bachchader ExperimentumEssay on Seasonal Variation in Santhal Society, জল ই জীবন । La vie dans l’eau, à la déambulation nocturne Try Me Under Water et à l’installation sonore If Each Day I Love You More, One Day Will I Explode? Elle a suivi trois des Sessions de formation aux métiers des arts et l’atelier Créatures de Chair et de papier 1  et travaillé à l’organisation de Créatures de Chair et de papier 2 dans son lycée. Il y a deux ans, elle s’est mariée… Adieu les arts !

Quand, toute jeune encore, Delko Hansda a épousé Kanai, c’était en secondes noces — la première épouse étant décédée ainsi que tous les enfants. Delko, pour sa part, n’est pas morte. Avec un fils, trois filles, deux beaux-fils et quatre petits enfants dont elle prend grand soin, dès tôt le matin jusque tard le soir, elle n’arrête pas. C’était déjà elle qui, lors des répétitions de 2008, maintenait au beau fixe les énergies de Jean-Frédéric Chevallier, l’alimentant pendant les pauses de moult feuilles grillées, curry de bœuf et autre bière de riz. Si elle n’est que peu souvent sur la « scène théâtrale » (Pollir Shabdo Remix x 2 en 2015 et At the Begining of Spring War Was Over en 2020), elle participe aux danses et aux rituels d’accueil au cours des Nuits du Théâtre, et, surtout, elle est active « en coulisse » des semaines avant que n’ait lieu le festival nocturne, gérant intendance, logistique et organisant des moments de détente pour les « artistes ». Elle n’apprécie pas que ses enfants la charrient parce que, quasi analphabète (avant de se marier, elle s’occupait de ses frères et sœurs au lieu d’aller à l’école), il lui faut une demi-heure et de nombreux essais avant de parvenir à signer un document officiel. Car, en plus de faire partie de l’équipe de coordination, elle est également membre du bureau de l’association, et, à ce titre, il lui faut souvent signer… À ceux qui lui demandent pourquoi elle fait tout ça, elle répond : « pour mes enfants et parce que ça nous met en joie ! » Si, épuisée quelque fois, elle fond en larmes parce que lui revient en tête que son fils, artiste sonore de génie, a abandonné les études avant le bac, Jean-Frédéric Chevallier aussitôt la rassure : Godard n’a jamais fait d’école de cinéma…

Dhani Hansda est née en 1999 dans le village de Borotalpada. Elle a participé à la manœuvre radiophonique Psychogéöhörspiel II, à l’installation sonore If Each Day I love You More, One Day Will You Explode?, aux spectacles de danse-théâtre Essay on Seasonal Variation in Santhal Society et Monsoon Night Dream ainsi qu’au parcours nocturne Try Me Under Water. Elle était en charge de la lumière sur Bachchader Experimentum et জল ই জীবন । La vie dans l’eau. Elle a suivi l’atelier Lumière & regard 1 et les Sessions de formation aux métiers des arts. Résistant à la tentation de se marier trop tôt, elle est assistante de production depuis 2016 et responsable logistique des Nuits du Théâtre depuis 2018.

Dulal Hansda est né en 2003 dans le village de Borotalpada. Il a participé à  Bachchader Experimentum, Psychogéöhörspiel II, Essay on Seasonal Variation in Santhal SocietyTry Me Under Water et জল ই জীবন । La vie dans l’eau ainsi qu’aux installations sonores Pollir Shabdo Remix x 2 et Niutèt Ria Saré. Il a suivi l’atelier de mouvement et dessin Créatures de Chair et de papier 1, ceux de création photographique Lumière & regard 2 et Lumière & regard 3 ainsi que l’ensemble des Sessions de formation aux métiers des arts. Il était en charge de la projection des vidéos durant Homemade Theatre, Cooking Stone, At the Begining of Spring War Was Over et #HomemadeJoy.

Falguni Hansda habite dans le village Santhal de Borotalpada. Mère de trois enfants, elle est employée comme travailleuse agricole journalière et comme cuisinière à l’école primaire locale. Elle est Vice-présidente de Trimukhi Platform. Elle a participé, comme intervenante, au Séminaire préambulaire en 2011 et, comme actrice, à Monsoon Night Dream en 2008-2009, à Guignol’s dol en 2012, The Thing That Exist When We Aren’t There en 2013, Buru Jatra et Going Through This Place Now en 2017, Homemade Theatre en 2019 et At the Begining of Spring War Was Over en 2020. Elle est membre de l’équipe logistique qui organise les Nuits du Théâtre et à ce titre coordonne chaque année la cérémonie du lavement des pieds, les danses santhals et la préparation du dîner de minuit.

Motilal Hansda a passé la cinquantaine. Il est le mari de Falguni, le père de Dhananjoy, Dhani et Dulal. Il est aussi le « Parani » du village de Borotalpada, ce qui peut se traduire par : « responsable du maintien de la fluidité des relations entre les personnes ». Par exemple, lorsqu’une femme bat son mari ou l’inverse, c’est lui qui s’en occupe. Ou bien encore : lorsqu’en période de répétitions, un rite santhal doit être réalisé, c’est lui aussi qui aménage temps et/ou espace pour que rite et répétitions aient lieu. Il a été musicien pour  le spectacle Monsoon Night Dream, danseur sur The Thing That Exist When We Aren’t There, a participé activement à la construction du Centre culturel, a suivi les deux premiers ateliers de créations photographiques Lumière & Regard et s’est chargé de l’introduction en Santhali de la Nuit du Théâtre 9 • La Nuit des Idées. C’est l’homme le plus savant et le plus sage de l’équipe de coordination. Atteint de tuberculose et mis en quarantaine dans un centre de soins spécialisés, il s’est bien reposé et a beaucoup grossi.

Si Kalicharam Hembrom habite dans le village santhal de Borotalpada, ce n’est pas parce qu’il y est né mais parce qu’il y est tombé amoureux, depuis, tout le monde l’appelle « beau-frère ». Père de trois enfants, qui, s’étant mariés, l’ont fait devenir grand-père ébahi, il est le plus souvent agriculteur et quelque fois acteur. Il est intervenu dans les spectacles Monsoon Night Dream et Guignol’s dol. Membre de l’équipe de coordination, il est en charge des questions administratives locales. Lors des Nuits du Théâtre, il s’assure, du coucher du soleil à l’aube, que le village entier est dans la paix. Dans sa maison, sont logés les artistes que Trimukhi Platform invite chaque année.

Chandrai Murmu est né en 1990 dans un village santhal certes, mais pas Borotalpada, un autre, situé à 200 kilomètres au sud-ouest de Calcutta. Adolescent turbulent et rebelle aux plus petites injustices, il réussit à passer de justesse l’équivalent du BEPC puis obtient un diplôme d’artisan ferronnier. Il s’emploie souvent comme ouvrier qualifié dans des usines ou comme travailleur agricole journalier dans les champs. Il a été le coordinateur du Centre Culturel de 2012 à 2015. De fait, c’est à lui qu’incomba la responsabilité d’organiser les travaux de réparation après le passage du cyclone Phaulin en 2013. Il a participé en tant que performeur à I Saw The World Resting Within Itself (2012) du metteur en scène mexicain Hector Bourges et, avec Jean-Frédéric Chevallier, à The Thing That Exists When We Aren’t There (2013) et Per Ruptam Silvam (2014). Il a assuré la régie technique pour le tournage de Try Me Under Water et pour les Nuit du Théâtres 6, 7 et 8. Lors de la Nuit du Théâtre 9 • La Nuit des Idées, il était l’assistant technique de la chorégraphe espagnole Cuqui Jerez et de l’artiste sonore canadien André Eric Létourneau. Il a suivi l’atelier de création photographique Lumière & regard 1 que donnait l’artiste mexicain Alejandro Orozco et trois des Sessions de formation aux métiers des arts. Il était heureux le jour où il a pu, enfin, construire sa propre maison.

À Borotalpada, Chamru Soren fut un temps aide-éducateur, musicien (harmonium traditionnel, percussion santhal) et acteur (pour les concours dramatiques santhals qui à l’époque faisaient fureur), tout en continuant d’être agriculteur à mi-temps. Depuis qu’il s’est marié, en 2009, il a ouvert boutique : il tient un stand d’huiles alimentaires sur les marchés des environs. Mais, avant de sombrer dans les préoccupations d’ordre commercial, il avait pu participé à Monsoon Night Dream, à I saw the world resting within itself, aux premiers sessions de tournages du film qui donnerait lieu finalement à Try Me Under Water, et contribuer, par son travail bénévole et son savoir faire (tailler les murs de terre), à la construction du Centre Culturel. D’autant qu’il était l’un de ceux, sinon celui, qui le premier avait posé cette question à Jean-Frédéric Chevallier : « et dis donc… pourquoi ne pas construire un centre culturel ?! » Sa femme Sunita, elle, a pu suivre le premier atelier de création photo Lumière & regard 1. Tous les deux, Sunita (comme danseuse) et Chamru (comme musicien) participent aux danses santhals lors des Nuits du Théâtre.

Girish Soren est originaire du village santhal d’Anlakara. Titulaire d’une licence en lettres et diplômé de langue santhali, il a été assistant de Jean-Frédéric Chevallier et Sukla Bar de 2008 à 2012, en particulier pour les spectacles Monsoon Night Dream à Borotalpada puis Calcutta, et Guignol’s dol. Il a participé très activement à la construction du Centre Culturel. C’est lui également qui introduisait les évènements des Nuits du Théâtre 5, 6 et 10. Il a participé à l’atelier de création photographique Lumière & regard 1. Il a décroché depuis un emploi de policier rural, ce qui lui permet de continuer de conseiller, avec pertinence et application, l’équipe de coordination.

Pini Soren est née en 2004 à Borotalpada. Si elle a été longtemps la plus jeune de l’équipe, elle a néanmoins participé en tant qu’actrice engagée avec une présence d’une rare subtilité, à sept spectacles produits par Trimukhi Platform (le premier étant The Thing That Exists When We Aren’t There), deux ateliers, un film et quatre Sessions de formation aux métiers des arts. C’est d’ailleurs elle qui a convié les autres filles de l’équipe à participer à ces sessions.

Sumi Soren est la grande sœur de Pini. Elle a participé à Tierra Roja lors de la Nuit du Théâtre 6, Bachchader Experimentum lors de la Nuit du Théâtre 8 puis ensuite à Calcutta, et à Essay on Seasonal Variations in Santhal Society. Son père, âgé, étant tombé malade, et son frère ainé n’étant pas trop porté sur le travail, elle a du s’employer comme ouvrière dans une petite usine locale de sorte d’aider sa famille et permettre à Pini de continuer l’aventure sur scène. Ensuite, elle s’est mariée.

 


Au total dix-huit familles de Borotalpada sont membres de Trimukhi Platform et, à ce titre, prennent part à l’organisation des activités ainsi qu’aux prises de décisions relatives aux choix de ces activités: Budhray & Sumita Besra, Jean-Frédéric et Sukla Chevallier, Delko & Kanai Hansda, Falguni & Motilal Hansda, Ganesh & Maloti Hansda, Parboti HansdaSita & Rotikanto Hansda, Kalicharam & Mado Hembrom, Sombari & Jogeswar Hansda, Tibru & Panmoni Murmu, Bosanto Soren, Chamru & Sunita Soren, Mulukchand & Monica HansdaPanmoni & Phothoram Hansda, Chita Hansda, Subol & Fulmoni Soren, Ramchandro & Sunia Soren


 

 

INVITÉ(E)S


Tania Barberán, linguiste et photographe,  Mexique
Somasree Basu, écologiste, Inde
Florence Bougnoux, architecte, France
Hector Bourges, metteur en scène, Mexique
Nathali Buenaventura, artiste visuelle, Colombie
Abraham Calvachi, artiste sonore, Équateur
Barbara Cassin, philosophe et philologue, membre de l’Académie française, France
Samantak Das, professeur de littérature comparée, Inde
Sandra Gomez, chorégraphe, Mexique, Colombie
Marc Hatzfeld, anthropologue, France
Cuqui Jerez, chorégraphe, Espagne
Anjum Katyal, muséographe et éditrice, Inde
Dimple Kaur, chorégraphe, Inde
Damayanti Lahiri, pédagogue, Inde
Fui Lee Luk, traductrice, Australie, France
André Éric Létourneau, artiste sonore, Canada
Arup Mahato, chorégraphe, Inde
David Mangin, architecte, France
Patrice Maniglier, philosophe, France
Ikue Nakagawa, chorégraphe, Japon
Julien Nénault, essayiste, France
Agathe Nieto, éthno-cinéaste, France
Ruchama Noorda, artiste visuelle, Pays-Bas
Alejandro Orozco, artiste visuel, Mexique
Paola Ospina, actrice, Colombie
Karla Rodriguez, scénographe, Mexique
Lorena Rojas, danseuse, Mexique
Sunandan Roy Chowdhury, éditeur, Inde
Andrés Solis, artiste sonore, Mexique
Rogelio Sosa, artiste sonore, Mexique
Beatriz Vaca Domínguez, économiste du développement, Mexique
Antonio Zuñiga, dramaturge, Mexique

 

 


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