Une organisation à but non lucratif, basée dans un village du Bengale Occidental (Inde), œuvrant dans trois directions à la fois : création artistique, production de pensée et action sociale
En juillet 2014, Trimukhi Platform a lancé un programme pédagogique innovant destiné à donner à douze jeunes du village de Borotalpada (celles et ceux qui, outre qu’ils en avaient les dispositions, joueraient très bientôt un rôle actif dans la vie de la communauté) les outils et connaissances leur permettant d’oser réaliser dans le centre culturel, avec rigueur et responsabilité, tous les projets singuliers dont ils auraient le désir. Il s’agissait d’opérer sans idées préconçues et de répondre à des besoins concrets dans certains domaines, stimuler les capacités créatives dans d’autres. Pour mener à bien ce projet, Trimukhi Paltform a convié des intervenants de France, d’Inde et du Venezuela : des artistes, des professeurs universitaires et des étudiants de second cycle.
JUILLET 2014
Une première session s’est tenue du 12 au 21 juillet 2014 dans le cadre d’une convention signée avec l’Institut du Théâtre de Barcelone : cours d’espagnol, analyse d’œuvres d’art, training vocal, maniement du microphone, exploration sonore par le corps. Cette première session achevée, les jeunes qui l’avaient suivie prenaient une décision : organiser quotidiennement, dans le Centre culturel, trois heures de soutien scolaire pour les enfants du village. Cette initiative, gérée de manière autonome par des jeunes avec l’appui de l’école primaire locale, a débuté le 28 juillet et s’est achevé le 20 octobre.
DÉCEMBRE 2014
La seconde session s’est tenue du 15 au 22 décembre 2014. Cette fois les cours du matin étaient assurés par une étudiante de lettre et un professeur de biologie de l’Université de Jadavpur, Calcutta : atelier d’écriture, sensibilisation aux problèmes de santé, notamment l’eau potable (c’était là une demande des jeunes), cours d’anglais. Et le soir, avec Jean-Frédéric Chevallier : production de spectacles vivants, élaboration d’un programme culturel de douze mois.
La troisième session s’est tenue du 22 au 30 mai 2015. Sudipto Shekhar Mridha, musicien et Naireet Basak, comédien ont initié les enfants à l’ordinateur et à internet. La session s’est conclue avec un atelier en ligne donné depuis la France par l’anthropologue Marc Hatzfeld sur la « poétique de la terre ».
MAI 2015
La quatrième session, en octobre 2015, a été consacrée à l’expérimentation musicale au travers des instruments musicaux santhals sous la direction de Sudipto Shekhar Mridha. Elle s’est conclue par une séance en chair-et-en-os avec l’anthropologue Marc Hatzfeld pour cloture l’atelier sur la « poétique de la terre ».
OCTOBRE 2015
Indirectement, ces sessions ont aussi été l’occasion d’ouvrir un espace où artistes et universitaires indiens puissent faire l’expérience de ce qu’est, réellement, le bénévolat : aider d’autres personnes sans rien attendre en échange si ce n’est la joie de les avoir aider. En ce début de 21ème siècle, une expérience de la sorte n’est pas si courante.